Sur France 3 : François Gragnon

François Gragnon, photographe à Paris Mach de 1955 à 1980, un des témoins de la rétrospective que consacre France 3 à cette grande aventure de presse



Ce soir, lundi 27 août et lundi prochain 3 septembre, à 20h35, sur France 3, le troisième et quatrième volet d'une série documentaire qui retrace l'aventure de Paris Match, de 1949 à nos jours "Match, l'album des Français"
Parmi les témoins de la grande époque d'après-guerre, le noirmoutrin d'adoption, François Gragnon que beaucoup appelle affectueusement "Le Capitaine"
François Gragnon n'avait que 24 ans lorsqu'il fut engagé comme pigiste, en 1955, à Paris Match par André Lacaze. Il a rapidement su s'imposer par la qualité de ses photos. Il faisait parti de ceux à qui l'on confiait "le choc des photos", des photos qui ont, pour beaucoup, fait le tour du monde et qui restent ancrées dans les mémoires.
Le contact avec la photo a commencé pour François par une collaboration avec un ami dont le fonction consistait à photographier les élèves des écoles. Ainsi, il a sillonné toute la France avec ses plaques, jusqu'au jour où dans une école parisienne, François se permet de remettre à sa place un élève récalcitrant. Plainte de la directrice. Renvoi du jeune François... qui avait déjà ce caractère entier qu'on lui connaît.

Puis, ce sera l'époque du journalisme pour France Soir, engagé par Pierre Lazareff. L'expérience durera 4 ans. François refuse un reportage et démissionne...

Et enfin, la rencontre avec André Lacaze qui l'embauche comme pigiste à Paris Match "je faisais tout ce que les autres ne voulaient pas !" Il s'achète un Leica. Il collectionne les parutions et en 55, il est engagé comme photographe ; il fait parti des grands. François confie "j'ai vécu des moments formidables pendant 10 ans, c'était vraiment la belle époque" et il ajoute avec humour "il faut dire qu'il n'y avait qu'une seule chaîne de TV et pas d'autres journaux concurrents, ce qui explique les chiffres formidables qu'enregistrait le journal" 

François raconte cette grande époque, les voitures de sport, les palaces, le Festival de Cannes durant lequel ils étaient invités au Carlton... "On avait tout ce qu'on voulait"

Pour chaque cliché, une histoire, une anecdote que François raconte par petites touches, avec ce sourire moqueur qui cache une grande sensibilité. Une sensibilité qu'il mettra au service de son art et de Paris Match jusqu'en 1980. 



Marlène Dietrich au Théâtre de l'Etoile en 1964.



"Elle est en répétition et les photographes sont invités. Ils sont tous agglutinés devant la scène. Moi, je ne trouve pas l'angle intéressant. Je remonte dans la salle, et m'installe dans une rangée de fauteuils. Bientôt, les photographes sont priés de sortir et Marlène part dans sa loge. Je reste. Elle revient, enveloppée de la tête aux pieds dans un manteau de fourrure blanche. Et lorsqu'elle se penche, comme pour un salut, je fais ma photo.
Vite, je remplace la pellicule, au cas où..."






Deux rencontres avec Hitchcock, deux clichés mémorables













"Hitchcock aimait se mettre en scène et il ne fallait surtout pas lui suggérer une pose. La première fois, c'est lui qui a imaginé de s'accrocher à un porte-manteau.
Ma seconde rencontre à Cannes, pendant le Festival, a donné cette photo d'Hichcock dans l'eau et un souvenir amusant.
Nous lui avions donné rendez-vous à 7h du matin et demandé d'être habillé très 'british' Le portier de l'hôtel était très étonné de ce rendez-vous matinal et tout comme nous, il doutait de la venue du grand réalisateur. En fait, nous ne voulions pas que les autres photographes nous suivent, d'où cette heure inhabituelle.
A 7h précises, monsieur Hitchcock sort de l'ascenseur et nous l'emmenons au bord de l'eau, dans une petite crique. Et là, surprise, il déclare "savez-vous que je marche sur l'eau ?" et de s'avancer dans la mer, les bras en croix. De retour sur la terre ferme, il conclura "aujourd'hui, ça n'a pas marché"



L'émotion avec Louis Ferdinand Céline



"Un des reportages dont je garde le meilleur souvenir. Nous avons été reçu à Meudon par ses gros chiens. Il portait sa cape en bure couverte de poils de chat. Des chats dans toute la maison. Il nous a bien vite proposé de nous recevoir dans le jardin sous la tonnelle : autour de la table en fer, des fauteuils Voltaire en velours lie de vin et la cage avec le perroquet gris et rouge. 
Il m'a demandé si j'aimais les animaux. Satisfait de ma réponse, il faut dire que j'ai une véritable passion pour nos amis à quatre pattes, il m'a conduit dans le fond de son jardin où s'alignait des tombes où reposaient ces animaux de compagnie"
Lorsque je lui ai demandé de le prendre en photo à sa table de travail, il a paru étonné et nous sommes monté à l'étage dans une pièce où se trouvait une toute petite table devant une fenêtre avec quelques papiers "Je travaille le plus souvent dans le jardin" confiera-t-il. 



François Gragnon a rencontré et photographié tous les grands de ce monde, acteurs, hommes politiques ; il a également été envoyé dans de nombreux pays où des conflits faisaient rage.
La Galerie de l'Instant à Paris lui a consacré plusieurs expositions, notamment celle concernant Steve Mac Queen.





La Galerie de l'Instant, 46 rue de Poitou, Paris 3e





Commentaires

  1. J'ai regardé les premiers numéros de cette rétrospective, je ne manquerai pas les suivants ! Marlène

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire