Auguste Brochard : 23 ans en 1943

Jean-Paul et Antony renouent les fils de la mémoire de leur père et grand-père, Auguste, pour une exposition émouvante dans le blockhaus Tirpitz à la Guérinière


Auguste Brochard a presque 95 ans, dorénavant perdu dans le grand âge. Ses deux années passées en Allemagne, "aux travaux forcés", il n'en a presque jamais parlé. A l'occasion du 65e anniversaire de la libération, une exposition retraçait le parcours de ces jeunes gens enrôlés pour le STO (Service du Travail Obligatoire) Les papiers militaires d'Auguste y étaient présentés et à cette occasion il avait partagé quelques souvenirs à la grande surprise de sa famille. Et pourtant, son petit-fils, Antony cultive avec piété la mémoire de ce grand-père et celle de tous les combattants de cette époque. Il a même consacré un musée. (Les Humeurs de l'Île lui avait consacré un article : http://humeurs85ileno.blogspot.fr/2013/02/un-musee-consacre-la-seconde-guerre.html?q=antony+brochard )
Depuis quelques mois, le grand-père a quitté sa maison, maison que ses enfants ont progressivement rangée. L'émotion fut grande lorsqu'ils ont découvert une boîte en bois renfermant tous les souvenirs de cette époque de souffrances. Des souffrances si grandes qu'Auguste avait préféré toute sa vie ne pas ouvrir cette boîte de Pandore et reprendre, une fois libéré, le cours de sa vie.

Dans la caisse en bois

Lorsque Auguste et ses compagnons d'infortune ont été emmenés par les Allemands ils étaient déjà réquisitionnés pour travailler à la construction du Mur de l'Atlantique. Le 3 avril 1943, "les Allemands sont arrivés. Ils ont encerclé le chantier. Ils avaient une liste" peut-on lire dans le petit carnet où Auguste notera avec simplicité les étapes de ce long voyage qui le conduira en Allemagne. Ce 3 avril il faisait chaud, beaucoup étaient en short, légèrement vêtus et c'est ainsi qu'ils seront "raflés" (terme qu'employait volontiers Auguste) Sans pouvoir prévenir leur famille ou réunir quelques effets personnels.
Auguste  réussit  à écrire à sa famille "Nous ne savons pas où nous allons. La Rochelle, Niort, Poitiers ? Je vous écrirai plus longuement" Environ 2000 hommes seront parqués dans la base sous-marine de la Rochelle dans des conditions sanitaires épouvantables. Au bout de trois jours, ils sont embarqués dans des trains, direction la Rhür, région industrielle que les Anglais avaient bombardé et notamment le barrage de la Möhne. Auguste et ses compagnons sont donc dirigés vers ce barrage pour en déblayer les gravats, un travail de titan dans des conditions épouvantables. Ils parcourront les derniers kilomètres (165) à pied pour arriver sur les lieux.



Auguste sera libéré par les Américains et sera de retour chez lui le 8 mai 1945 "Retour à la maison que j'ai quitté le 3 avril 1943"



Exposition dans le blockhaus de la batterie Tirpitz à la Guérinière

Antony et Jean-Claude Brochad à l'entrée du blockhaus où sont exposés les souvenirs d'Auguste

Antony et Jean-Paul Brochard ont décidé d'exposer le contenu de la caisse en bois "un devoir de mémoire" dans le blockhaus de la batterie Tirpitz où l'association NVA (Noirmoutier Véhicules Anciens) présente et explique l'ensemble de la batterie, son plan et les nombreux événements qui s'y sont déroulés. 


Un lieu émouvant à visiter 

Contact : NVA Section Historique 14, rue de la Croix Rouge 85740 - L'EPINE
Mail : contact@nva-no.com
Pour en savoir plus : www.nva-no.com
Pour visiter le local envoyer un mail à : contact@nva-no.com. Si un drapeau flotte sur le blockhaus c'est que la porte est ouverte et qu'il est possible de visiter.



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