Expositions au château sur la guerre 14-18

Plus que quelques jours pour visiter les trois expositions au donjon  du  château  relatant  la vie sur l'île  durant la guerre 14-18 et celle des internés "Les Indésirables" 



Pour marquer le centenaire de la Guerre 14-18, plusieurs expositions intitulées "L'Île de Noirmoutier au quotidien de l'Autriche-Hongrie aux Etats-Unis" se sont tenues au donjon du château depuis un an. Elles se terminent dimanche prochain. Il y a donc encore quelques jours pour voir ou revoir ces témoignages de la vie sur l'île durant cette période, de toucher au plus près les conditions d'internement des 250 prisonniers Austro-Hongrois qui y ont été détenus pendant plusieurs années et de partager l'émotion du petit-fils d'un officier Français tombé au front en 1917 lorsqu'il ouvrit presque 100 ans après la malle de son grand-père. 

L'Île de Noirmoutier au quotidien


Au rez-de-chaussé, on est accueilli par deux poilus qui semblent monter la garde de la salle où sont présentés des objets prêtés par des particuliers, témoignages du quotidien sur l'île, un quotidien que Louis Troussier a relaté dans son journal de 194 à 1918. Louis Troussier est un noirmoutrin érudit, conseiller municipal pendant 40 ans, fondateur des Amis de l'Île de Noirmoutier qui viennent de rééditer son travail sous le titre "1914-1918 La Guerre vue de Noirmoutier" 
Jour après jour on y suit les Noirmoutrins dans leurs angoisses face à une nation blessée. L'île y apparaît dans son quotidien, entre les pénuries de farine, donc de pain, l'arrivée des mines et des débris d'épaves sur les plages, les récoltes de sel et de pommes de terre qu'il faut assurer, le manque de journaux, donc d'informations. 
La réédition du journal de Louis Troussier est enrichie de nombreuses illustrations recueillies lors de la collecte effectuée pour cette exposition.

"1914-1918 La guerre vue de Noirmoutier est disponible dans les librairies et maisons de la presse de l'île et au siège du Gouverneur du château. 18 €



Les malles d'un officier 










Au premier étage, la poésie du photographe Maurice Rougemont qui a immortalisé la mémoire de son grand-père, officier tombé en 1917. Depuis sa mort, sa fille, gardait dans une malle du grenier tous ses effets.










Ces objets personnels sont exposés dans des vitrines : étui de cigarettes, calepin avec des rendez-vous (certains n'auront pas été honorés), bicorne d'officier, stylo fabriqué dans une douille... 








Et pour retrouver l'émotion que suscita l'ouverture de cette malle au milieu de la poussière du vieux grenier, les magnifiques photos tirées du livre "La gloire de mon grand-père" préfacé par Philippe Delerme.





"La gloire de mon grand-père" aux Editions Lajouanie de Maurice Rougemont.

Les Indésirables

Au deuxième et troisième étage, reconstitution de ce que fut l'internement de ceux que l'on appelait les Indésirables. 250 austro-hongrois, francophiles, amoureux de la France, de toutes conditions sociales se retrouvèrent prisonniers de 1914 à 1918 dans le château. 



Ils arrivèrent en bateau à la Fosse et remontèrent à pied jusque Noirmoutier, parfois sous les huées.

Parmi eux, l'écrivain et journaliste, Aladar Kuncz. De retour de captivité, il écrira Le Monastère Noir où il relate avec force détails les conditions de sa captivité. L'exposition s'appuie sur ce récit et en montre la véracité, presque historique dira Vincent Critofoli, commissaire général de l'exposition. 
Des photos prises en 1916 illustrent les différentes manières que ces prisonniers trouvaient pour continuer de vivre, de poursuivre leur art pour les dessinateurs, sculpteurs et écrivains...



Certains trouvaient refuge dans des niches afin de pouvoir y lire et s'isoler.





Pendant que d'autres tentent d'améliorer l'ordinaire en effectuant de menus travaux pour les autres prisonniers, fabriquent même des instruments de musique avec des matériaux de récupération. Il fallait installer un semblant de vie.






Des images qui rendent compte de la promiscuité et des conditions épouvantables auxquelles ces prisonniers furent soumis.





Reconstitution avec des objets d'époque d'après une des photographies. Toutes les photographies étant placées aux endroits où elles furent prises.




Pour la clôture de l'exposition, l'Ambassadeur de Hongrie, Georges Karolyi, et sa femme Angelica, ont effectué une visite privée, invités par les Amis de l'Île de Noirmoutier. Leur intérêt et leur émotion devant cette page de leur histoire était palpable.  Il n'ont pas manqué de souligner l'excellence du travail effectué rendant cette exposition vivante et extrêmement documentée.


Georges Karolyi, ambassadeur de Hongrie, Henri Tillette de Clermont-Tonnerre président des Amis de l'Île de Noirmoutier et Vincent Cristofoli commissaire de l'exposition.


L'exposition est visible jusqu'au 15 novembre tous les jours (sauf le mardi) de 14h à 18h.

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