Le premier cinéma à Noirmoutier en 1917

Marcel Pellemelle a fait découvrir le cinéma aux Noirmoutrins 

Sa fille a retrouvé ses carnets intimes

1917, Amand Pellemelle, cordonnier-maître bottier, est installé dans la grande rue de Noirmoutier. Son fils, Marcel, a 15 ans et vient de terminer des études de mécanique.
Outre ses compétences de bottier qui le feront plus tard s'établir à Nantes où il chaussera les plus grandes familles de la région, Amand est entreprenant et imaginatif. N'a-t-il pas dans la cour, derrière sa boutique et le Café des Sports tenu par sa femme Marie, créé une salle de sports où l'on pratique l'escrime et les agrès ? Curieux de tout, il rachète aux enchères à Nantes un projecteur Gaumont du cinéma l'Apollo. Et l'aventure cinématographique de son fils Marcel peut commencer. Il apprend le métier d'opérateur en 15 jours à Angers et la cour se transforme en salle de cinéma.
 Marcel commande à Lucien Dubois un écran en plâtre et il note dans ses mémoires "l'image était très nette. La cour servait de   salle, 200 personnes avec fauteuils velours or pour le premier rang et bancs de bois pour les deuxième et troisième rangs. Une grande bâche du stock américain accrochée aux murs recouvrait le tout"
La Grande Rue de Noirmoutier. A gauche l'enseigne de bottier.
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Marcel Pellemelle

Sans électricité il fallait être ingénieux

Il ne faut pas oublier que l'électricité n'existait pas sur l'île. Dans  son carnet Marcel explique "je faisais fonctionner l'appareil avec un système de gaz-oxygène-réflecteur. J'étais très ingénieux et tout marchait très bien" Pendant les deux heures de séance, il fallait tourner la manivelle, travail qu'il exécutait en se faisant relayer par son aide, Menière "A chaque instant, on risquait l'incendie des films" Le lendemain, les films étaient rembobinés, toujours avec la manivelle et il fallait les recoller avec de l'acétone.
Une jeune fille, Marcelle Morice, prêtait sa voix aux comédiens muets et, parfois, elle chantait.
Marcel organisait aussi des séances à l'Herbaudière dans la salle de la Mère Irma et plage des Dames à Beau Rivage. Il transportait tout le matériel en ... fiacre !
Il se souviendra avoir projeté les 15 épisodes de Judex. L'aventure durera une seule année "mon père vendit l'appareil de projection à Monsieur le Curé de Noirmoutier qui l'installa salle du patronage où il fit cinéma et théâtre.     


La terrasse de Beau Rivage





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